By Marie Calonne
Sequins d'Automne
En ce mercredi tout neuf de cette fin d’automne, on s’attend à une lumière grisée, du crachin, mais ce matin… c’est un ciel pétillant qui foule les crêtes dorées du Périgord Noir.
Les yeuses se parent de leurs belles robes satinées aux mille et uns sequins couleur bronze doré. À chaque souffle de l’atmosphère, ils se révèleront bientôt être une coloration éphémère, ces paillettes organiques se détachent comme des flocons d’or tourbillonnant dans un envol pour finalement se déposer délicatement sur le sol. Et la robe des arbres se prolonge en une longue traîne qui borde chacun de nos chemins virevoltants, en Périgord.
Nous sommes dans le giron d’un mois de fin d’année bien entamé, et pourtant, la lumière est claire ce matin, et pourtant oui, nous sommes bien en novembre ce matin…
Face à ce spectacle qui nous parsème de feuilles délavées sans chlorophylle, notre invité, Jean-Max Touron lâchera plus tard, songeur:
"Est-ce que vous avez déjà assisté à des pluies de feuilles qui tombent d'un seul coup d'un noyer?"
Continuant sur les routes qui valsent, en descendant des crêtes vers la “Vallée de l’Homme“, on comprend vite que la portion de Vézère qui sillonne le “Berceau de Préhistoire” fait la grasse matinée très au frais. Lovée entre un mille-feuille mélangé de draps aussi vaporeux qu’humides, on ne l’aperçoit presque pas. Dans son sommeil blanc, la rivière cache ses rives et paysages proches, emmitouflés entre ses voiles encore épais fuyant le bleu du ciel.
10 heures.
La Roque Saint Christophe sise à Peyzac-le-Moustier, se dresse de ses 80 mètres de haut entre ciel et rive gauche de la rivière, transitant dans la brume matinale.
Derrière les portes en verres automatiques de l’entrée, nous accueillent la bonne humeur très joueuse d’une jeune bouledogue française bien au chaud, dont on devine de par son collier, une ” diamond best dog’s friend”: Jasmine, est d’un poil aussi noir que l’origine de son prénom de couleur blanche.
Sur ses talons nous reçoit Marie-Luce Touron qui gère La Roque Saint Christophe, pour nous inviter à rejoindre son père à l’étage. Si les débuts du site sont passés de père en fils, elle semble avec ses filles avoir la mission de rompre la lignée masculine de cet héritage familial en illustrant l’expression ancienne “passer de lance en quenouille”. Soit une lignée masculine qui passe en lignée féminine.
Jean-Max Touron, la mèche sur le front nous arbore en jeans, pull-over et tennis blanches, affiche un look moderne couleur bleu denim et marine à l’allure décontracté chic. Derrière cette sobriété en apparence, monsieur Touron se définira plus tard comme étant une personnalité éclectique. Il ne faut pas longtemps pour déceler en lui un fin observateur à l’expérience bien enracinée et assaisonné du sens et de la sensibilité du détail
Les Origines...
Cet enfant de la Vallée Vézère est né dans un village fluvial stratégiquement placé à une distance équidistante de Sarlat, Bergerac et Périgueux, il est la “porte sud” de la Vézère: Le Bugue.
PNDM: Quelles sont vos origines?
JMT: Eh bien, mes origines, les origines de la famille Touron, sont de Peyzac-le-Moustier, plus exactement Peyzac. Ensuite mon grand-père est venu s’installer au Bugue, mon père est né au Bugue, moi je suis né au Bugue…