Alors, précisément, notre Montignacoise de pure souche, endosse le rôle de Mnémosyne malgré elle, gardant la mémoire de la découverte originelle de Lascaux, sans oublier la couleur de ses peintures… Sans jamais oublier: les quatre inventeurs de 1940, soit Marcel Ravidat (18 ans), Georges Agnel (15 ans), Simon Coencas (13 ans) et Jacques Marsal (14 ans).
Sur son mari décédé Marinette précise:
– Mon mari, avait son caractère comme tout le monde, mais il était franc, honnête et loyal. Et si les journalistes voulaient le prendre en photo ou quoi, il disait “non, si on y est pas tous les quatre”. Et quand il est mort, la Poste m’a contactée pour éditer un timbre à son effigie. J’ai répondu non, mon mari a toujours dit que s’ils n’étaient pas tous les quatre sur une image, il n’en voulait pas.
La mémoire des quatre inventeurs, elle la crie à l’honneur, haut et fort.
Car il faut bien s’en souvenir, sans ces jeunes hommes: ni passionnés, ni visiteurs, ni entreprises, pourraient bénéficier des fruits de Lascaux I, II, III ou IV!
Marinette Ravidat était satisfaite de la mise en avant des inventeurs à Lascaux II inaugurée en 1983 grâce à une première mondiale: un facsimilé d’une partie de la grotte de
Lascaux reproduit sous la direction artistique de
Monique Peytral.
Reconnaissante de l’accueil à son égard, certes, mais pas seulement. Sa famille directe aussi, bénéficiait d’un accueil chaleureux comme il se doit.
Concernant Lascaux IV, c’est tout autre chose. Bien qu’admirative de l’architecture, elle est ouvertement déçue de la place dédiée aux inventeurs, qui, depuis son regard, est nulle.
En effet, fini la première salle (sas) de Lascaux II, placardée d’une photo très grand format des jeunes inventeurs en compagnie de leur instituteur Léon Laval – sans oublier Robot, le chien de Marcel qui est supposé “prendre la photo”-, ajoutée d’explications assez riches du/ de la guide qui vont s’ancrer dans le cerveau du visiteur.
À Lascaux IV (Centre International d’Art Pariétal), précédant la visite guidée du facsimilé, un contexte sonore d’abord, une petite projection d’une durée d’environ deux minutes – réalisée par Maurice Bunio – montre surtout “Robot” qui trouve le trou, pendant que son maître le cherche. À croire que, finalement nous pouvons admirer cette “Chapelle Sixtine de la Préhistoire” (Abbé Breuil) avant tout grâce au chien!
Ces inventeurs improvisés sont tout juste mentionnés par le médiateur ou médiatrice au début de la visite guidée du facsimilé de Lascaux IV. Les mots s’évaporant.